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Braconner l’rap – Réflexion sur une catégorie

Je lance une catégorie d’articles intitulée « Braconner l’rap ». Cette rubrique proposera des digressions sociologiques thématisées avec pour supports des extraits de poésies francophones créolisées. Dans un pur style braconnier ou bricoleur, un ou quelques vers me serviront pour condenser une réflexion sociologique avant de la déployer avec mes mots propres. Comme le street art détourne des surfaces et des espaces sans autorisation, je parasite pour créer d’autres textes, je sample et subtilise les mots d’autres pour porter les miens.

C’était ma première intention. C’était sans compter que plus j’écoute cette moderne poésie francophone, plus elle devient une interlocutrice avec laquelle penser. Il n’est pas seulement question de réfléchir à partir de fragments, mais qu’une interrogation faite au rap me permette de penser mes propres univers que sont la recherche en sciences sociales et le travail social. Cela relève d’une méthode détaillée par Becker : l’étude de cas. Il développe l’idée que le chercheur doit sans cesse complexifier sa théorisation du réel en ajoutant des « cas » (de nouvelles rencontres, de nouvelles situations observées, des choses différentes de ce qu’il connaît, etc.) Ainsi, il pourra percevoir de nouveaux aspects, de nouvelles variables, de nouvelles dimension et repenser ce qu’il a déjà analysé à l’aune de ces nouveaux éléments.

Le rap offre ici un détour. Une occasion de penser une autre pratique pour réfléchir celle du travailleur social et celle du chercheur en sciences sociales. Une méthode qui implique de penser d’un univers à l’autre en imaginant les aspects communs.